Continuons notre tour de France de la méthanisation pour se pencher, dans cet article, sur la zone du Sud-Ouest.
La carte ci-dessous définit grossièrement la zone concernée, c’est-à-dire une grosse partie de la Nouvelle-Aquitaine, et la partie Ouest de l’Occitanie. Dans les chiffres donnés nous excluons les départements des Deux-Sèvres, Vienne, Haute-Vienne, Creuse, Corrèze, Lozère, Gard et Hérault.
Cette carte créée par Methappro représente tous les méthaniseurs en fonction ou en projet en France métropolitaine. Les balises jaunes sont les sites en injection (production de biométhane) et les balises bleues sont les sites en cogénération (production d’électricité).
La zone définie compte environ 135 sites de méthanisation en comptant ceux déjà en fonction et les projets, et en excluant les stations d’épuration et systèmes de valorisation par chaudière. Ce volume est faible si on le compare à des périmètres équivalents dans le Nord du pays, mais on observe des disparités importantes selon les départements.
En Nouvelle-Aquitaine, on constate un développement faible de la méthanisation dans les départements les plus hauts de la zone entourée sur la carte. Les départements de Charente et Charente-Maritime comptent par exemple moins de 10 unités chacun, dont la moitié n’est qu’au stade de projet ou en construction. Malgré un gisement agricole important et donc un potentiel de production de biogaz existant, ces projets sont difficiles à mettre en place pour des raisons de coûts et d’oppositions locales des riverains.
La Gironde, par sa forte production de vin, réunit la majorité des unités alimentées par les industries vinicoles et les distilleries. Ceux-ci valorisent majoritairement le biogaz en chaudière pour alimenter leurs propres sites de production. Les stations d’épuration sont aussi très présentes autour de Bordeaux.
La méthanisation agricole commence à s’y développer avec une petite dizaine de sites, tous en injection.
La Dordogne comptait déjà quelques sites en cogénération au début des années 2010. Dans ce département agricole où l’élevage, les grandes cultures et la viticulture sont très présents, la méthanisation s’impose doucement comme un modèle pouvant bénéficier au tissu économique local. En comptant les projets en cours, le département atteint une quinzaine d’unités de méthanisation par cogénération ou injection (majoritairement agricoles).
Dans le Lot-et-Garonne, plus de 60% du territoire est couvert de production agricole (pruneaux, noisettes, fraises…). Encore une fois un territoire propice à la méthanisation qui se démocratise petit à petit malgré la complexité que demandent de tels projets. Le département comptera bientôt une dizaine de sites en fonction.
En descendant dans les Landes, le nombre est équivalent : une dizaine d’unités en fonction ou en projet (cogénération ou injection). La grande majorité d’entre elles sont agricoles.
La méthanisation agricole se développe aussi dans les Pyrénées-Atlantiques, où l’on trouve aussi une dizaine de sites (cette fois sans compter les unités industrielles). La majorité d’entre elles fonctionnent par un modèle d’injection et sont donc récentes.
Globalement la méthanisation dans l’Ouest de l’Occitanie s’accélère ces dernières années avec plus de la moitié des unités construites à partir de 2021 ou en projet (c’est à dire environ 33 sur 59).
Alors que des départements comme le Tarn-et-Garonne, les Pyrénées-Orientales, l’Ariège, et l’Aude comptent chacun moins de 5 unités, d’autres comme l’Aveyron ou le Gers vont bientôt atteindre la dizaine de sites (hors stations d’épuration et valorisation chaudière). Ces chiffres restent néanmoins très bas si on les compare à d’autres régions plus au Nord en France. Cela s’explique à la fois par un manque de popularité du modèle et par la difficulté de mise en place de tels systèmes qui nécessite le regroupement de plusieurs exploitations agricoles (au vu de l’investissement financier et du volume des gisements).
La méthanisation a un caractère beaucoup plus récent dans le Sud-Ouest de la France que dans les régions nordiques. Plus de 50% des sites ont été mis en fonction depuis 2021 ou sont encore en projet. Avec une production agricole et agro-industrielle importante, la zone a un potentiel de gisement très important. La méthanisation pourrait participer à la mise en place d’un système de gestion des déchets plus vertueux tout en s’intégrant petit à petit au monde agricole dans ce périmètre.
Industriels de la région ou d’ailleurs : si vous souhaitez revaloriser vos biodéchets en méthanisation, contactez-nous ! louis@methappro.fr
Les chiffres de cet article proviennent de la base de données Methappro et peuvent évoluer en fonction des critères choisis et des évolutions réelles (nouveaux projets, cessions d’unités…).